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One life, one ride!

Voyager : Quels enseignements?

Le voyage nous fait changer, grandir, mûrir et nous fait acquérir plus de sagesse. Jadis les hommes voyageaient beaucoup, traversaient durement les déserts et les océans pour se découvrir eux-mêmes. Et nous vivons toujours de leurs sentences, fruit des douloureuses traversées et des innombrables explorations.

La vie est un champ de bataille. Il faut supposer qu’on est constamment en guerre. En guerre contre le temps qui nous fait vieillir, contre la régression de mémoire, contre l’incertitude et le doute qui nous effrayent…

Dans cette même veine, j’ai appris de mes ascendances maternelles de me battre tel un guerrier enrôlé par la destinée. Toujours en marche ancrée vers l’avant, assidûment emprunt d’hardiesse et débordant d’audace. Quoi qu’il soit le résultat, je gagne. Je gagne psychologiquement et je vis le reste de mes jours fier, fier de la Victoire.

Il y a des gens que j’ai connu avec lesquels nous échangeâmes des amitiés, voire même des amours. Malheureusement, ces amitiés et ces amours n’ont été que superficiels. Aux moments âpres, l’atrocité m’a défriché à quel point ces relations n’étaient indubitablement que futiles et insignifiantes. En fin de compte, il ne faut compter que sur soi-même et peu sur ces véritables amis.

Ne pas étudier, ne pas apprendre les langues, ignorer tout simplement, sommes un handicap avéré. Les hommes tous naissent et meurent handicapés. Mais en apprenant et en s’entraînant jour après jour, ils atténuent leur handicap.

C’est ainsi que désormais, ignorer est un handicap. La défaillance matérielle est un handicap. Mais la trahison de la santé en est le pire. J’ai su que quoi qu’on fasse, n’ importe où que l’on aille, seul le destin nous guide. Et si on savait d’avance ce que ce dernier nous réservait, la vie n’aurait point de sens. Toute sa merveille est inspirée de l’ambiguïté du sort.

Un passé aussi bref sut changer des choses. Il devint une vie toute entière, s’enracina dans mes veines, me redonna cet espoir et cette euphorie tant convoités. Je devins donc insensible au mal, insoucieux du monde et de ces tracas. Je faisais peu de cas que j’avais le sentiment d’avoir effacé la mémoire, le savoir, les souvenirs, l’enfance… Mais à mon retour, j’avais tant besoin de cette mémoire pour continuer de vivre et plutôt, continuer à écrire.

Je m’entraînais pendant des heures, chaque jour, étalés sur plusieurs semaines. L’exercice était de ré-inculquer à ma mémoire les choses que ce bref passé avait estompé. Néanmoins, ce fût en effet un exercice difficile. Celui de ré-inculquer à sa mémoire ses vieux tracas et ses interminables inquiétudes. “Mais quelle antithèse ! dois-je empoisonner ma mémoire pour continuer de vivre ?” me demandais-je.”Ce n’est qu’une rhétorique sans importance” répondis-je après mûres réflexions.Et pendant que ma mémoire s’empoisonne, voila que je continue de vivre. J’appris alors qu’il faut pimenter son présent de poison pour vivre comme font les chimistes pour nous soigner.

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